LES CIOTADENS PARLENT AUX CIOTADENS
BOUES ROUGES
Consternation du COMITE ECOLOGIQUE DE SAUVEGARDE DE LA CIOTAT !
Dans la presse locale de ce mardi 25 août 2009 (LA MARSEILLAISE et LA PROVENCE) , la visite de Jean-Louis BORLOO fait la une avec plusieurs articles.
S’il est vrai qu’à CASSIS quand on prononce le nom de RIO TINTO ALCAN on n’y prête pas trop d’attention et que, lorsqu' on prononce le nom de PECHINEY on commence à froncer les sourcils ,quand on parle de la fosse de Cassidaigne inévitablement le spectre des boues rouges ressurgit .
C’était la destination de notre ministre de l’écologie, M. Jean-Louis BORLOO qui dans le cadre de la signature du contrat avec l’agence des aires marines protégées (AMP) qui a pour mission une vaste exploration des fonds marins, avec un programme dédié aux canyons de Méditerranée française.
Symboliquement le ministre s’est baladé sous la mer , dans la fosse de Cassidaigne, à bord du Remora 2000, le sous-marin de la Comex pour le compte de l’AMP , qui est un établissement public, créé en 2007 dans la droite ligne du Grenelle de la mer , pour la bagatelle de 14 millions d’euros !!! (9,2 milliards de centimes anciens francs) .
M. Borloo a plongé dans les eaux troubles
Là où le bât blesse c’est que j’ai eu beau lire et relire la presse locale (la Marseillaise et la Provence) à aucun moment il n’est fait état des boues rouges. Le ministre a plongé dans le site le plus pollué de Méditerranée occidentale sans avoir abordé ce sujet .
Ces même boues rouges qui sont visible au large de TOULON et qui par vent fort de MISTRAL remontent du fond de la fosse de Cassidaigne jusqu’au plateau continental ( lieux de la plongée du Ministre) par un phénomène bien connu du nom de UPWELLING. Ce qui déclenche la remontée des eaux profondes sous l’action des vents de terre. Sans rentrer dans les détails , il faut savoir que les eaux chaudes de surface sont pauvres en nutriments et que les eaux froides profondes sont riches en nutriments, ce qui est essentiel pour la faune et la flore .
Plus consternant, il a plongé à 230 mètres alors que la canalisation des boues rouges déverse sur le plateau continental à 320 mètres de fond, au bord de la fosse qui atteint elle-même les 2000 métres de profondeur.
Il aurait fallu accéder au déversoir pour constater ce désastre écologique sans précédent.
De qui se moque -t -on ?
La société PECHINEY de l’époque, devenue aujourd’hui Rio Tinto Alcan, achemine depuis quarante ans des résidus de traitement de la bauxite de l’usine située à GARDANNE par un pipeline. Cette bauxaline résiduelle, soit 300 000 tonnes par an de matière séche mélangée avec de l’eau douce (dérangeante pour l’écosystème marin), selon un débit de 530 m 3/heure qui se déverse dans la mer , empruntant sur son passage la terre ferme via le puits central de la résurgence de Port Miou qui est une rivière souterraine à gros débit, afin de pénétrer dans la mer, posé sur le plateau continental de la Cassidaigne .
Classé comme les plus gros pollueurs en France ayant déversé à ce jour l’équivalent de 580 supers pétroliers en déchets classés hautement toxique directement dans les calanques. Plusieurs fois condamné pour déversements accidentels de boues rouges sur d’autres sites, la notion de la loi de 2008 pollueurs payeurs prend ici toute sa signification ou du moins aurait du être abordé par le ministre en personne qui a été l’initiateur de cette loi .
Dire que le fond de la mer est beau et que les poissons y sont nombreux résulte d’une analyse visuelle mais pas scientifique .
M BORLOO a déclaré qu’on ne pouvait pas faire de politique sans se rendre compte sur le terrain des réalités .
Cette réalité qui n’est citée nulle part donne-t-elle comme signification une supercherie , une opération vernie de surface, une mascarade………. !
Tout cela reste pour le moins inquiétant d’autant plus que nous sommes maintenant convaincu des conditions de non concertation dans lesquelles le Parc des Calanque est en train de se créer !!
Est-ce que le Pape de l’écologie a donné sa bénédiction pour statuer une bonne fois pour toute sur la problématique des boues rouges ?
Ou bien est-ce que l'on aurait omis volontairement de « montrer » au ministre pour qu’il donne sa bénédiction ?
De plus, comment le ministre de l’écologie ne peut-il pas s’inquiéter de ce pipeline conduisant les boues rouges, ce conduit, vieux de quarante ans qui est posé à même le fond de la mer et qui n’a jamais été changé, au lendemain de la catastrophe écologique de la rupture d’un pipeline de même style qui a déversé pas moins de 4000m /3 de pétrole brut dans la réserve naturelle des COUSSOULES, en plaine de CRAU.
Le Comité Ecologique de LA CIOTAT va continuer de lutter contre la création d’un parc national tant que nous n'obtiendrons pas des garanties et des dates définitives de la cessation de ces rejets en mer qui sont pourtant formellement interdites depuis la convention de BARCELONNE de 1976 .
Cette énorme volonté de faire aboutir ce projet de Parc National au détriment de la réalité et de la vraie écologie est le principal vecteur de nos actions.
Nous voulons des garanties chiffrées et datées pour ne pas se retrouver dans la conjoncture des fermetures des décharges publiques qui sont chaque fois reportées par manque de solution de remplacement .
Pour le comité écologique de sauvegarde de LA CIOTAT
Jean-Pierre MICHEL