Dimanche après-midi vers 15H00  les sirènes des sapeurs pompiers ont retenti dans notre quartier.

La décharge du Mentaure pour une énième fois s’est embrasée.

Pas trop étonnés, car depuis plusieurs jours l’odeur nauéabonde que cette décharge répandait sur notre quartier nous  laissait  présager une inflammation de ces déchets stockés.

Nous sommes hélas habitué à ce processus. Les fortes pluies du mois dernier ayant ouvert des crevasses  favorisant ainsi l’entrée de l’air et de son oxygène qui favorise la combustion des gaz de fermentation dégagés  par les décompositions des détritus.

Cette odeur désagréable que nous ressentons lors de ces phénomènes n’est que l’émanation de gaz méthane.

On rajoute à tout cela un léger mistral, et le tour est joué pour l’éclosion de l’incendie.

Si on fait un peu d’histoire, les dépotoirs à ciel ouvert font presque partie de l’histoire de LA CIOTAT.

Dans les années soixante-dix, une vaste décharge à ciel ouvert recouvrait la Plaine Brunette au nord de la voie ferrée, l’autoroute A 50 n’existant pas.

Aujourd’hui sur cet ancien dépotoir  a été édifiée  la zone Athélia 2 qui va de l’entreprise RICHARDSON à l’aplomb de l’hôtel IBIS.

Il est vrai que la création de ces zones d’activité est plus accueillante que les tas d’immondices de jadis.

Le spectacle n’était pas réjouissant.

Le dépotoir était continuellement en feu.

Les riverains du chemin des Granières et de Roumagoua étaient plongés dans un nuage de fumées malodorantes en permanence.

L’odeur par jour de mistral atteignait même le centre ville.

Tout était déversé dans cette enceinte, même des cadavres d’animaux.

Les chantiers naval déversaient tous ses détritus , bois , plastiques, peintures, et mêmes de l’amiante en grande quantité. Ce cocktail empoisonné dégagé dans la nature était monnaie courante pour les malheureux pompiers de l’époque qui ne possédaient pas de masque respiratoire  isolant durant leurs  interventions quasi journalière sur ce gigantesque dépotoir.

La nuit, en plus de l’odeur et de la  fumée, il y avait une autre gente qui prenait possession des lieux . Des hordes de milliers de rats gros comme des chats envahissaient les lieux rendant le site inapprochable.

Successivement , des solutions de substitution ont été mises en place.

Un insinérateur sur le site même du dépotoir. Pas concluant et surtout pas assez adapté aux quantités à traiter.

Puis, dans les années 80 un premier casier dit SIRATOM a été mis en place sur 14 hectares au nord de l’ancien dépotoir prévu pour quelques années de remplissage, très vite dépassé en temps et en surface.

Un vallon entier sur plus de 100 mètres de hauteur a été rempli de plusieurs millions de mètres cube de déchet agrémenté d’une tentative de fabrication de compost provenant du broyage des déchets, très vite dépassé par les quantités stockées.

A cette époque, aucune étanchéité artificielle n’était réglementairement demandée.

La nappe phréatique ciotadenne a été durement touchée pour des générations.

En 2002, un deuxième casier de  1, 2 Hectare adossé au premier, lui ,est enfin aménagé et étanchéifié.

En 2004, un troisième casier est rajouté d’une superficie de 4 Hectares  aux normes d’étanchéité en vigueur.

Aujourd’hui un quatrième casier est en exploitation d’une superficie de 2 hectares sur l’ancienne décharge dite « SEMAIRE » qui recueillait des déchets de curages et d’assainissement et matériaux divers ( ?...) .

Les directives européennes et autres décisions gouvernementales n’ont pas eu raison pour  supprimer cette immense plaie qui pollue notre patrimoine.

La CIOTAT n’a pas que son golfe d’amour, elle a aussi ses décharges publiques au grand bonheur des 11 communes qui déversent chez nous et surtout pas chez elles.

Le Président du CIQ LA CIOTAT NORD:

Jean-Pierre MICHEL

Mail : ciqnord@gmail.com